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Société
1 octobre 2014 14 h 30

Bêtisier

Bilbo Cyr

Blogueur

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| La bêtise se répand. Ce n’est pas nouveau, me direz-vous. Elle l’a toujours fait. La petite comme la grande. La seule chose qui change, c’est l’ampleur des moyens. Maintenant, on peut en faire de très grandes. C’est le progrès. Si on additionne les petites, ça peut finir par en faire des grandes aussi. L’aveuglement volontaire peut nous permettre d’en ignorer beaucoup, et ce dans un confort individuel relatif, mais derrière la bêtise se cache toujours le retour du balancier.

Cette semaine on annonce que la décontamination des dunes aux Iles de la Madeleine se fera l’an prochain… 2 puits sur 30 seraient contaminés. Petite ou grosse bêtise, ça dépend à quelle profondeur on cherche. Un peu plus loin, après 40 ans à suinter, le Corfu peut bien suinter encore un peu, parmi les poches enfouies du Irving Whale, pendant qu’on ramasse les dégâts du pipeline crevé. 100 000 litres nous as-t-on dit cette fois-ci. C’est drôle, le déversement de Cliff à Sept-Îles, on nous disait 5000, soit 20 fois moins, et on en a parlé beaucoup plus. Le maire s’est empressé de réclamer des équipements pour intervenir en cas d’urgence. L’urgence est déjà là…

La vitesse à laquelle les permis sont délivrés est inversement proportionnelle à la vitesse de réaction en cas de dégâts.

Dernièrement, la cour a statué que le ministre de l’Environnement avait délivré un permis sans avoir en main toute l’information nécessaire. Donc la chose se peut. Pour une grosse bêtise cette fois. Un port pétrolier. À Cacouna. Il a tenté de se disculper en essayant une petite bêtise : « Ben je savais pas! », ce qui est toujours une mauvaise réponse pour un ministre de l’environnement, surtout quand le projet en question est autorisé malgré les pressions des citoyens qui revendiquent encore une fois le droit d’être consultés. Ah, ouais, je sais, ça sonne tellement connu.

Le projet de port de transit pétrolier de Belledune, de Chaleur Terminal, branche de Predator Oil, est franchement une autre très mauvaise idée issue d’une « développementalité » de colonisés «pétroliférés». Plus de 200 wagons par jour, des dots 111, pareils à ceux qui ont crevé comme des vessies à Mégantic, tout le long du chemin, des champs de frack et des sables bitumineux jusqu’à chez nous le long des rivières et à travers nos villages, et de là jusqu’à celui qui voudra bien se payer l’un des pétroliers du pétrole le plus sale du monde, qui seront amarrés dans la baie en permanence. Grosse bêtise. S’imaginer que ça va passer sans grincer est illusoire. On est plus facilement solidaires pour faire front quand on a tout à perdre et rien à gagner. Les miettes tomberont dans le Irvingland et pas chez nous. La compagnie n’ayant pas daigné tenir de soirée d’information publique sur son projet de ce côté de la Baie, Tache d’huile a décidé d’informer la population. Gens du pays, c’est votre tour…

Couillard à New York parlant de la bourse du carbone pour essayer de faire oublier sa patate chaude : petite bêtise en 2 lignes.

Ristigouche Sud Est a franchi la barre des 100 000 $ et ça donne de l’espoir. La démesure de l’intimidation judiciaire est assez flagrante pour amener une terre de grogne à fleurir. La valeur de la poursuite est équivalente à la valeur boursière de l’entreprise et cinq fois le budget annuel de la municipalité. Petite bêtise et grand courage.

MISE EN GARDE
La suite se lit entre les lignes, parce que les grosses bêtises sont souvent accompagnées de plus petites. Les serviles sont corrosifs quand ils croient s’attirer les faveurs des ogres en retour de manœuvres d’intimidation plus ou moins flagrantes. Ils s’arrêteront de lire ici et n’auront pas besoin d’être fâchés et de chercher un bouc émissaire.

Belledune est la paille dans l’œil du voisin.
C’est peut-être ça, la solution plus propre promise mais jamais écrite. Une ligne de coke, une ligne de cru. Il n’y a effectivement pas pire que le pire. Ça aurait l’air d’une amélioration. Ce sera peut-être prêt avant les fantasmes des «pétroleux» locaux.
J’ai lu dans un journal que j’évite généralement de lire quelque chose à propos de la poubelle. Ensuite j’en ai lu ailleurs aussi. Ce n’est pas souvent qu’on parle de nos poubelles à pleine page. Le subséquent ballet des valets fut émouvant et révélateur des allégeances.

J’ai vu une revenante souffler une balloune et la regarder se faire dégonfler par le fils de l’autre. J’ai vu le petit grand vizir se frotter les mains en se rêvant calife.

Vous m’excuserez de parler la bouche pleine. Servez-vous, il y en a pour tout le monde.

Attendez! Ne défaites pas vos cartes, nous avons un Bingo de boues de forage en direct d’Anticosti. Une des petites bêtises qui accompagnent la plus grosse. Les normes de sécurité les plus sévères en Amérique du Nord… Rincez le chaudron avant de faire cuire vos nouilles!