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26 mai 2014 16 h 57

Le stroumph vert et Gargamel

À contrecoeur, le mini-ministère de l’Environnement avait fini par entendre les exhortations à s’acquitter de sa mission. En pleurs, il avait pris le téléphone pour appeler son maître Gargamel, ministère du Grand Capital. Pour s’excuser; implorer son pardon. Il fallait comprendre. Il subissait trop de pressions. Il recevait des demandes récurrentes de la Ville de Gaspé, de ses citoyens, pour une étude hydrogéologique du secteur de Haldimand, terrain de jeux de Pétrolia pour son exploration/exploitation pétrolière. Il commençait à mal paraître. À perdre la face. On pourrait penser qu’il était partial. Ce n’était bon pour personne. Il devait se résoudre à agir.

— Allons, allons mon ami, le réconforta Gargamel, ce n’est pas grave! Tu n’auras, comme nous le faisons souvent au gouvernement dans de telles circonstances, qu’à passer à côté de la question. Fais ton travail, ton étude sur l’état actuel des réserves d’eau potable dans le secteur, mais n’aborde pas l’impact potentiel de la fracturation sur cette eau potable.

— Mais c’est le coeur du litige!!!, s’exclama le stroumph.

— Fais-moi confiance, j’en ai vu bien d’autres. Ils n’y verront que du feu…
C’est ainsi que la semaine dernière, à l’Hôtel des Commandants de Gaspé, des scientifiques de l’Institut National de la Recherche scientifique du Québec (INRS) venaient présenter leurs conclusions aux citoyens. L’lNRS rendait ainsi public, son étude hydrogéologique, commandée par le ministroumph de l’environnement, renommé depuis la récente élection (encore une fois…) MDDELCC (ministère du Développement durable, de l’Environnement et de la Lutte aux changements climatiques) — HA! HA! C’est qu’ils ont le sens de l’humour ces gouvernements… précédemment, il fut baptisé le MDDEFP; auparavant le MDDEP et avant ça le… misère… à toutes les fois qu’ils allongent le nom, ils s’en christ un peu plus…

J’entre donc à cette soirée préoccupé par Haldimand 4, le site litigieux, et j’apprends que, dû à la nature géologique du sol en surface à Haldimand; je ferais bien AUSSl d’être préoccupé par Haldimand 1 et 2 en cas d’un déversement de contaminants en surface. J’y apprends aussi que le MDDEFP (à l’époque… vous me suivez toujours? C’est un peu compliqué, n’est-ce pas? Ce soir-là, même les fonctionnaires, dépêchés pour surveiller les propos des scientifiques de l’INRS, ne se souvenaient plus du nom du ministère qu’ils sont sensés représenter…) n’a pas cru bon de demander à l’lNRS d’envisager le scénario de la fracturation et son impact potentiel sur les nappes phréatiques dans son analyse.

Le lendemain, en prenant connaissance du communiqué du mini-stroumph, j’avais l’impression que lui et moi n’étions pas à la même soirée… Le portrait du MDDELCC étant drôlement plus jovialiste que celui tracé par les scientifiques de l’lNRS. Peut-être était-il guilleret au moment de l’écrire parce qu’en train de trinquer avec son maître du Grand Capital…

Plus j’y pense, plus je me dis que la seule utilité de cette étude sera de prouver la contamination éventuelle des nappes phréatiques par Petrolia. Nous avons maintenant un portrait avant Petrolia. Mais bien sûr lorsqu’on l’aura prouvée; il sera trop tard…

Dresser un portrait hydrogéologique du secteur Haldimand sans envisager l’impact de la fracturation sur l’eau du secteur?!?!?! On ne peut pas passer plus à côté de l’essentiel du litige.
C’est comme un gouvernement qui dirait vouloir réduire le bilan des gaz à effet de serre du Québec tout en investissant massivement dans une cimenterie qui gonflerait de 10 % le bilan industriel des gaz à effet de serre du Québec…

Pour tous les documents du ministroumph sur le dossier, cliquez ici.