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26 janvier 2015 9 h 30

Gaspésie 2015 : entre l’espoir, la solidarité et la cimenterie

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GASPÉ – Selon plusieurs leaders régionaux interrogés par GRAFFICI.CA, la cimenterie de Port-Daniel-Gascons, actuellement en construction, est vu comme le moteur économique de la Gaspésie en 2015, ce qui viendra en partie compenser les compressions faites par Québec dans le développement régional l'automne dernier. Ce qui ressort aussi de ces interviews, c’est que la solidarité sera un des facteurs déterminants pour l’avenir de la région.

« Je la vois très belle. Je suis contente de dire que le projet de cimenterie avance très bien », souligne d’entrée de jeu la préfète de la MRC du Rocher-Percé, Diane Lebouthillier, qui indique que d’autres projets seront annoncés au cours des prochaines semaines.

Mme Lebouthillier a refusé d’en dire davantage, se contentant que des projets sur la table depuis trois ans « se concrétisent ».

Tourné vers l’avenir

Le président de la table des préfets de la Gaspésie, Jean-Guy Poirier, regarde en avant.

« Il va falloir mettre beaucoup d’efforts et travailler. On avait des outils de développement qui ne sont plus en place. Je ne pense pas qu’il ne faut pas être négatifs. Les Gaspésiens sont habitués à livrer des batailles. Il faudra continuer à travailler très fort si on ne veut pas reculer », indique le préfet de la MRC de Bonaventure.

Pour lui, il faut que Québec reconnaisse l’apport des régions à l’économie du Québec.
« Il ne faut pas que les régions ne soient qu’un endroit où les gens viennent chercher de la main d’oeuvre », explique M. Poirier.

À ses yeux, Québec doit mettre fin aux programmes « mur à mur ». « Souvent, il y a des programmes calculés par personne. Imaginez-vous nous autres avec le niveau de population que l’on a, lance M. Poirier. La seule décentralisation qu’on a eue, c’est une décentralisation de factures, et ça continue. »

Solidarité nécessaire

Pour la préfète de la MRC de la Côte-de-Gaspé et mairesse de Murdochville, la solidarité devra être au rendez-vous.

« Avec la fin des CLD et de la Conférence régionale des élus, il faudra que les gens se concertent d’une autre façon. La CRÉ était une belle instance pour se concerter et la région s’est développée grâce à ces organisations. Il faudra trouver des solutions pour ce manque », souligne Délisca Ritchie Roussy.

Elle ajoute qu’il y a une volonté pour une certaine concertation. D’ailleurs, des annonces devraient être faites en février.

La mairesse de Sainte-Anne-des-Monts estime que tout est une question de leadership : « Si les leaders décident de gérer la décroissance, ce sera la décroissance. S’ils voient les possibilités de croissance, on pourrait innover et se donner un nouveau souffle. Je vois une opportunité de se détacher du gouvernement et de faire en sorte de trouver nos voies dans les communautés locales », dit Micheline Pelletier.

Elle lance un avertissement : « Tout est dans la volonté d’avoir un œil local et régional. Pour ma part, à Sainte-Anne-des-Monts, je suis résolument dans le développement. Je ne gérerai pas la décroissance. C’est mon défi en 2015 », dit-elle.

Les gens d’affaires prudents

Les gens d’affaires demeurent prudents en ce début d’année. « On a été frappé assez durement : le pacte fiscal avec les municipalités fait mal. Ça va tous nous toucher. Si on met les efforts pour se développer, on aura de belles réussites. Mais c’est un climat qui ne sera pas facile », illustre le président de la Chambre de commerce et de tourisme de Gaspé, Frédéric Côté.

Il souligne que le secteur éolien gaspésien continuera de se développer avec l’attribution de nouveaux mégawatts en décembre dernier. La baisse du prix de l’essence devrait stimuler l’activité touristique l’été prochain.

Touche pas à mes régions

Celui qui se présente maintenant comme le « futur ex-président » de la Conférence régionale des élus, Daniel Côté, tentera, avec six autres régions du Québec, un dernier geste en commission parlementaire

« On veut être entendu et compris. Il n’y a pas juste Montréal et Québec. Les régions méritent d’être reconnues. Les régions rurales, ce sont les ressources naturelles : si on n’avait pas de régions, il n’y aurait pas de ressources naturelles, de barrages hydroélectriques. Les mines, les forêts, l’agriculture… Par contre, quand c’est le temps d’avoir de la reconnaissance, c’est toujours plus difficile que Québec et Montréal. Ça devient harassant à la longue », lance M. Côté.

Les régions profiteront des auditions concernant le projet de loi 28 sur la mise en œuvre de certaines dispositions du dernier budget pour effectuer une dernière tentative : « On demandera une modulation des programmes, explique-t-il. Ce n’est pas pareil en région rurale qu’en ville. »  

Lorsqu’on lui demande si c’est l’occasion de la dernière chance, « c’est une des dernières occasions. C’est clair qu’il faut que le gouvernement nous écoute, mais surtout qu’il nous comprenne », conclut Daniel Côté.