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22 avril 2014 9 h 17

Ma vie en profil

Avant, on voyait la vie en rose et ça voulait dire qu’on était heureux. Maintenant, on voit la vie en bleu et blanc et ça veut dire qu’on est trop souvent sur Facebook.

Voici comment Facebook a changé ma façon de réfléchir

Pendant que je prépare mon souper, je me surprends à penser que je pourrais partager sur Facebook ma super recette de salade du printemps. Pendant que je marche dans les sentiers, je pense, à comment je pourrais écrire sur Facebook à quel point c’est beau ici. Je me lève un matin, je vois que la neige fond plutôt vite, je tente de formuler le tout en « statut » Facebook, j’abdique, je déteste statuer sur la météo. Pendant que je soupe avec une amie que je trouve plutôt ennuyante, elle me surprend à aller voir sur mon Facebook si quelqu’un a commenté mon dernier « selfie ». Non… personne ne l’a vu.

Depuis que j’ai Facebook, je prends plus de photos, j’ai beaucoup plus d’amis, des garçons surtout, j’ai beaucoup d’informations sur la pluie, le beau temps et sur les enfants de mes amis que je n’ai pas vus depuis des lunes. Depuis que j’ai Facebook, je profite tellement plus du moment présent. Je le formule en phrase simple et punchée qui permet à tout le monde de voir à quel point ma vie est extraordinaire et bien remplie.

D’un point de vue positif, réfléchir en statut Facebook me permet de prendre conscience du moment présent, du temps qui passe et que parfois mon activité sur les réseaux sociaux peut être chronophage. Je vous ai déjà parlé de ma dépendance. Depuis, j’ai fait du chemin et du ménage dans mon compte.

Difficile de passer à côté.

Je suis travailleuse autonome et je travaille à partir de la maison. Je ne sors pratiquement jamais de chez moi, je porte toujours le même chandail et personne ne le sait, tout le monde s’en fout. Je ne parle jamais au téléphone, je réponds à des courriels et quand je m’ennuie un peu, je vais à la machine à café. Ma salle de pause à moi, c’est Facebook.

Dans ma salle de pause, y’en a pour tous les goûts.

Y’a toute sorte de monde sur Facebook, vous les connaissez. Y’a les discrets qui ne disent jamais rien, ceux qui partagent tout, ceux qui sont là pour séduire, ceux qui déversent leur fiel, ceux qui partagent des photos de bébé, des photos de chat, des photos de leurs états d’âme, des photos d’eux autres sur la plage, à la job, en auto, des photos d’eux autres que tu te demandes qui c’est qui l’a prise, ceux qui jouent à farmville et qui invitent tout le monde à cultiver des légumes avec eux, ceux qui partagent de drôles de vidéos et y’a les autres aussi.

Un peu de statistiques

Pourtant, 36 % des gens qui sont sur Facebook n’aiment pas que leurs amis partagent trop de choses les concernant et n’aiment pas non plus que les autres publient des photos d’eux. On n’aime pas non plus que les gens lisent ou commentent les statuts qui ne les concernent pas (27 %), et c’est là que je m’y perds. À quoi bon avoir un compte Facebook alors?  http://www.blogdumoderateur.com/etude-pew-facebook-fevrier-2014/

Semblerait qu’on ne voit que 20 % de tout ce qui se passe sur le fabuleux réseau social, c’est pourquoi  on a souvent  l’impression que c’est toujours du pareil au même. Probablement que le 80 % manquant est vraiment intéressant. Facebook m’a permis de retrouver 60 % de mes amis d’ailleurs et d’ici, 45 % de mes anciens amoureux, 80 % des gens rencontrés en voyage, 55 % de ma famille éloignée, 75 % de ma famille immédiate. Parmi mes amis, il y a un 15 % que je ne connais pas et au moins 8 % qui me permettent de me censurer avant publication.

Peu importe qu’on soit 100 % d’accord ou non, Facebook est en train de changer la face de notre société, ça nous rapproche, ça rapetisse le monde, ça grossit la gang!